Les deux herméneutiques

Il est intéressant de voir que Benoit XVI avait finalement le même raisonnement que la Fraternité Saint Pierre et les “ralliés”, à savoir :

“La tradition et le concile peuvent interagir pour trouver un compromis et aboutir à une sorte de “Vatican 3″ où la forme ordinaire et la forme extraordinaire s’enrichiraient mutuellement”

Alors que la FSSPX et François (et l’aile la plus moderniste des conciliaires) sont dans une logique “d’herméneutique de la rupture”, c’est à dire qu’ils considèrent (à raison) que la religion Catholique et la religion conciliaire sont non solubles, comme l’huile et l’eau.

Cela ressort encore de la réaction à un article provocateur de “La Croix”, fait par deux laïcs (le couple Weidert), et dénonçant le fait que le pèlerinage des ralliés refus(ait) aux prêtres modernistes de dire leur messe privée dans le novus ordo. Ces laïcs prétendent que la messe tridentine faite de Jésus une sorte de bouc émissaire avide de sacrifice, là où la religion conciliaire prônerait une messe comme un signe d’amour et de rassemblement de la communauté chrétienne.

Les réactions sont diamétralement opposées :

La FSSPX assume cette différence : https://laportelatine.org/formation/crise-eglise/la-messe-de-la-croix-une-messe-dautre-foi, sous la plume de l’abbé Cadiet, elle refuse cette interprétation moderniste (somme toute soutenue par “François”) et en déduit que nous avons des religions différentes.

Au contraire, Le Salon Beige, blog “pan traditionaliste” si je puis dire (mais à tendance Saint-Pierre), relaie une réponse de la FSSP : https://lesalonbeige.fr/la-theologie-catholique-du-sacrifice/

Cette réponse, en s’appuyant principalement sur des argumentaires de Benoit XVI et Jean-Paul II, montre que même le catéchisme de l’Église conciliaire enseigne encore que la messe est un sacrifice (mais bon, quand on enseigne tout est son contraire, ce qui est le propre du modernisme, on peut toujours trouver dans les textes des papes conciliaires, des vérités). Et donc, selon la FSSP, il y a herméneutique de la continuité, et ce sont des braves laïcs qui sont dans l’erreur, mais attentions précisent-ils avec leur langage de bisounours, “Que cette explication de textes ne soit pas l’occasion d’accentuer les divisions mais de mieux contempler ce qui nous rassemble”.

Honnêtement, je ne vois pas ce qui nous rassemble avec des gens qui nient la nature sacrificielle de la messe, et sont très probablement les mêmes soixante-huitards qui sont pour l’ouverture du mariage catholique aux LGBT, les femmes prêtres et d’autres hérésies de type protestant. Qu’ils rejoignent le protestantisme.

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