S’il y a bien quelque chose que la période de covidisme aiguë de mars 2020 – mars 2022 nous a appris, c’est que les cartes politiques et religieuses sont rebattues, et que la fracture covidiste traverse à peu près toutes les institutions. Néanmoins, les “tradis” au sens large (toutes communautés confondues) font sans doute partie des personnes les moins atteintes par les ravages de la maladie mentale covidiste.
Mais nous avons appris autre chose : plus on a d’argent et de pouvoir, plus on est obligé de mentir et de renier ses convictions profondes, afin de pouvoir garder sa place. La Fraternité Saint-Pie X (FSSPX) ne fait hélas pas exception à cela. C’est évidemment lié en partie à la vertu de prudence, et en partie à une volonté de faire profil bas sur tout ce qui n’est pas directement un sujet religieux, afin d’éviter les critiques.
Le raisonnement officiel de la frat’ est le suivant : le covidisme, ce sont des lois civiles. Nous n’avons pas à nous opposer aux lois civiles, sauf si elles sont moralement injustes. Or, se vacciner, c’est bien, contre le covid pas forcément car la maladie est bénigne et il y a des cellules d’enfants avortés utilisées dans le processus de recherche et/ou de fabrication de ces “vaccins”.
Mais (et c’est là où il y a débat), continue la frat’, dans la mesure où le vaccin devient obligatoire de facto via un pass vaccinal, pour travailler ou pour visiter des malades, alors il faut obéir.
Et aussi, dans la mesure où la coopération au mal est lointaine en se faisant vacciner, on peut le prendre sans faire de péché si on en a besoin (et c’est là où la notion de besoin peut encore donner lieu à diverses interprétations).
Mais globalement, voila résumée la position de la frat, telle qu’énoncée par la maison générale et notamment l’abbé Sélégny, connu pour être un libéral. Elle va à l’encontre de diverses prises de positions locales et s’explique par une seule raison : l’argent. Il ne faudrait pas avoir des ennuis (judiciaires, amendes, projets de construction bloqués, ou pire, églises fermées et donc plus de quêtes, etc.) suite à des prises de paroles.
Le point de vue est bien résumé dans un article de National Catholic Reporter Online. En citant la phrase qui fait la différence : “If it is impossible to approach the dying to confer on them the sacraments without being oneself vaccinated, we should prefer the salvation of our neighbor to our own health or tranquility,”
L’article source de cette phrase est posté sur la site de la Fraternité, le 24 septembre 2021.
Nous laissons chacun juge de la moralité de la phrase de l’abbé Sélégny, avec une analogie.
Chine, 1948. S’il est impossible d’exercer son ministère sans faire soi-même partie de l’Église Patriotique, il faudra préférer le salut de son voisin à notre propre tranquillité. Bin oui, après tout, être communiste est interdit par les encycliques, comme la coopération au mal, mais après tout, l’Église Patriotique c’est pas directement communiste, c’est “lointain”..
Même si la conclusion aurait pu être la même, c’est l’argumentation choisie par l’abbé Sélégny qui est effrayante. Si encore, il avait dit “il faut essayer tous les autres moyens (sans donner de détail, mais tout le monde aura compris “passer par une porte dérobée sans contrôle, etc”) et si vraiment on est obligé, un des prêtres se fait vacciner”. Mais non…
Sur le site de La Sapinière, l’abbé Olivier Rioult explicite les autres raisons qui font qu’on ne doit pas se faire vacciner contre le covid : oui, dit-il, il peut y avoir des circonstances qui font qu’un vaccin réalisé dans des conditions immorales (comme celui-ci), soit licite à recevoir. Mais ce n’est pas le cas ici car les circonstances ne sont pas uniquement morales, mais également politiques et liées au projet transhumaniste et sataniste porté par les promoteurs de ce “vaccin”. Tout est dit. A noter que son article explore aussi d’autres notions, très détaillées, de casuistique, avec des exemples précis : peut-on acheter chez Amazon ? peut-on travailler dans une librairie qui vend des livres scandaleux ? etc.