Certains chez les catholiques traditionnels pensent qu’un accord purement pratique est possible. Nous allons montrer “par le petit bout de la lorgnette” comment, dans la pratique de tous les jours, tous les rouages de l’Eglise officielle sont corrompus, détournés de leur but, et donc qu’il n’est plus possible de s’y incorporer.
De nos jours, le fonctionnement d’une paroisse n’a plus rien à voir à ce qu’il était il y a à peine 50 ans : c’est un prêtre responsable dans le meilleur des cas de 2 ou 3 églises, parfois beaucoup plus dans le monde rural. Il travaille avec des structures locales dont je ne connais pas les noms, mais du genre “conseil paroissial” avec des commissions et des objectifs .. bref, selon un mode démocratique, et non sous les ordres du prêtre.
Ces quelques exemples, et analyses détaillées du journal local de ma paroisse, vont montrer comment il ne reste plus grand chose de Catholique.
Voici la première page avec son édito.
Tout d’abord le titre du journal : “journal paroissial .. des communautés chrétiennes”. C’est révélateur à deux titres :
- Le journal se veut lui-même comme celui des communautés, celui des humains qui la composent : pas le journal de la paroisse (sous-entendu dans une approche du haut vers le bas, d’enseignement), mais une approche “inclusive” où la communauté rend compte de ses préoccupations, ses travaux, ses activités : on est bien dans une inversion démocratique par rapport à L’Église, qui par définition n’est pas démocratique.
- Journal DES communautés chrétiennes, sous-entendu oécuménique avec toutes les autres religions chrétiennes, c’est à dire les groupes protestants. Pourtant, il n’y a pas de temple sur le territoire paroissial, et à part quelques ultramarins ou personnes d’origine africaine, je suis prêt à parier que le nombre de protestants sur la commune est inférieur à 1%. Orthodoxes ou autres, encore moins. Donc, le catholicisme s’efface face à l’oécuménisme.
Ensuite, le thème choisi par le journal : pour une paroisse, on s’attendrait à un thème religieux, ou tout du moins philosophique : or le thème est complètement profane, ET traité sous un angle profane : à part quelques phrases, l’angle de traitement et les sujets pourraient être ceux d’un “Psychologie Magazine” ou “Le journal des retraités”. “La nourriture dans nos vies” ? Et pourquoi pas “Comment décorer sa chambre avec goût” ? Franchement cette psychologie de bas étage est vide de sens ; du blabla de bon sentiments, aucun raisonnement, rien qui n’enrichisse l’âme.
Quant aux vagues contenus ayant trait de loin à la religion, passons les en revue :
- page 1, on nous dit que les repas “sont révélateurs de façons de vivre différentes selon les pays..” sous-entendu, les religions et les croyances influencent les repas, et toutes ces religions font du bien.
- Fin de page 1 : “beaucoup de religions donnent une place importante aux rituels des repas..” puis le très inclusif “leur(s) dieu(x)”. Sous-entendu, toutes les religions se ressemblent, et les religions polythéistes sont géniales car elles ont des rituels lors des repas…
- Page 2 et 4 et 6 : rien
- Page 3 : “chez les bouddhistes, par exemple, c’est la plus âgée des femmes qui prépare le repas”
- Page 5 : le dimanche, la mère de famille catho de 5 enfants “prévoit un mets qui cuit tout seul pendant la messe”. Houlala, hautement subversif de mettre le mot messe dans un journal de paroisse : cela pourrait peut-être heurter les protestants, peut-être faut-il écrire “service dominical” ? Non sérieux…
- Page 6 : l’agenda des messes des familles ou pour les enfants, du prochain trimestre
- Page 7 : une “prière” dont je vous citerai juste un des 5 couplets : “Inspire nous les gestes et les démarches qui traduiront notre solidarité avec ceux qui vivent le dénuement ou l’isolement”. En plus d’être totalement socialo-communiste, cette “prière” est totalement alambiquée : une phrase 3X plus courte du genre “donnez-nous la force d’agir pour les pauvres” serait plus efficace. Ah oui mais demander à Dieu, c’est dangereux. “Inspirer”, sous-entendu que l’Esprit-Saint souffle dans notre oreille et que l’Homme avec un H majuscule agit seul, c’est tellement plus maçonnique. Et puis les autres couplets parlent de rendre grâce pour les repas, penser à ceux qui sont seuls, avoir de la sobriété, et “reconnaitre ta présence dans l’hôte” : donc on ne parle que de nous et des autres, pas de Dieu, à part un petit merci au début, mais un merci “pour la joie des retrouvailles”, pour un truc tout à fait secondaire dans l’ordre des remerciements à faire à Dieu.
- Page 8 : le mot de la foi, rubrique récurrente sur la dernière demie-page du journal. Là on se dit bingo, on a eu tout un numéro sur les repas, le curé ne peut quand même pas passer à côté du fait que le Christ se donne en nourriture. Certes. Mais au lieu de discuter de l’aspect théologique, de comment bien communier ou comprendre l’eucharistie.. on se retrouve avec une notion protestante de la messe qui serait un repas : “Et surtout, pourquoi ce choix de se rendre présent à ceux qui croiront en lui dans le cadre d’un repas où ils se nourriront d’un pain qui est son Corps”.. et la dernière phrase : “ceux qui communient à Lui deviennent plus vivants, plus fraternels et plus solidaires”. Moi qui pensais naïvement que le but de la communion était d’aller au ciel, se rapprocher de Dieu, recevoir des forces spirituelles.. mais non ! c’est pour être solidaire. Rappelons la différence entre la charité et la solidarité : la charité est ordonnée, la solidarité est d’offrir à n’importe qui une assistance humaine avant tout, sans mettre en premier le bien spirituel. Quelle horreur que de réduire la messe à un repas ! Si “Corps” a enore droit à la majuscule, il est bien possible que le prêtre qui a écrit ce texte pense que c’est un symbole et non le vrai Corps du Christ, hélas.
Bref, au final en 8 pages, on a le droit à 4 fois Jésus, deux fois Dieu, quelques “Seigneur” et c’est tout. L’âme n’est pas nourrie.
Quant aux thèmes des “articles” en pages intérieures, ils transpirent également du pire communisme : l’achat en AMAP pour donner du sens, la cuisine vue par un chef, les repas des solitaires, le repas en famille, la cuisine pour personne isolée ou démunie, le repas de Noel avec les personnes de la rue.. Que du social. Surtout, pas d’apostolat. En même temps, on ne voit pas trop pourquoi les incroyants se convertiraient à une religion qui ne pense à rien d’autre qu’aux “valeurs républicaines” de fraternité et de solidarité.
Ne vous y trompez-pas : ce n’est pas numéro isolé. Dans le No 59 de Mars 2016,on nous parle de “Laudato Si” , en nous expliquant que ce livre du pape est “une incitation à l’action dans le dialogue et le respect de chaque homme”. La sobriété, le climat, la beauté de la nature, l’écologie,
Ou encore le numéro 55: “Mieux vivre ensemble”. Malgré le sous-titre qui peut paraitre équilibré “bienveillant n’est pas bisounours”, le contenu de l’édito annonce clairement la couleur : “ce manque de disponibilité n’est-il pas l’excuse pour que nous inventons pour refuser de nous ouvrir et nous laisser déranger par les différences entre les façons d’être, les modes de vie, les idées de nos voisins”… on a bien senti qu’il s’agit d’accepter son voisin africain ou non croyant, mais bien entendu pas celui qui vote FN…
Là, je ne vais pas citer les titres des articles, je pense que le message est clair.
On pourrait encore citer tellement de choses en lisant et relisant ces articles : le tutoiement systématique de Dieu, tellement irrespectueux. La foi reléguée en dernière page. La mainmise des idées communistes partout, dans chaque article
Qui dirige quoi ?
La question est : est-ce que ces articles sont les fruits d’une “équipe paroissiale” soixante-huitarde, avec un bon prêtre un peu dépassé par ses bons sentiments ? Oh que non, on voit bien que le prêtre est d’accord avec ces idées. L’Eglise catholique Française insuffle depuis des décennies, avant même le concile (pensons aux “prêtres ouvriers”) ces idées communistes. C’est le résultat de tout ce saccage du catéchisme : les “cathos de base” deviennent encore plus cocos que leurs prêtres.
Alors, loin du message de paix liturgique qui dit “un tiers des catholiques iraient à la messe traditionnelle s’ils le pouvaient”, il faut comprendre que très peu de catholiques français ont encore la foi: nourris par ces journaux œcuméniques, ils ont encore la nostalgie des mots en latin et du décorum : mais leur foi est complètement affadie.
Ceux qui pensent qu’un accord est possible se trompent lourdement : en fait, les rares évêques qui ont des mots encore catholiques sont très minoritaires. Contrairement à ce qu’on dit, je ne pense pas qu’actuellement le poisson soit plus pourri par la tête : au contraire, les prêtres sont bien plus progressistes, et les paroissiens encore plus. C’est une autre religion, humaniste, protestante, aux valeurs franc-maçonnes ; la lecture de ces journaux nous le dit de manière limpide. Dieu est évacué. Le Christ, le sacrifice, la messe, le péché originel, … tout cela est effacé, caché.
Vous vous imaginez dans la même paroisse que ces faibles qui ne pensent qu’à s’occuper des étrangers clandestins, parler de sujets insignifiants pour ne surtout pas “choquer” les quelques protestants du quartier ? Et pour qui toute notre foi est en fait un symbole, comme les 4000 ans depuis Adam jusqu’à Jésus, ou la résurrection, etc.. Moi non.