Abbé Louis Soubigou – juin 1934 – La vie spirituelle
La fardeau que Jésus nous donne à porter ne sera léger que dans la mesure où nous adopterons nous-mêmes les sentiments du Sauveur, parfait modèle de l’obéissance sans réserve.
Ces images de joug et de fardeau désignent les exigences de la doctrine chrétienne, le devoir chrétien : observation du Décalogue, lutte contre les défauts, pratique de la vertu, soumission fidèle aux décisions de l’Église. Elles évoquent aussi le devoir d’état que l’on doit remplir consciencieusement au service de Jésus-Christ.
Ne nous y trompons pas : ce joug que tant de gens voudraient briser, ce fardeau dont ils voudraient se débarrasser, parce qu’ils ne voient en eux qu’une gêne, sont au contraire une sauvegarde et la vraie condition de notre grandeur. Ils nous préservent des démarches inconsidérées où périraient notre honneur et nos aspirations les plus élevées. Ils nous maintiennent sur le droit chemin.
Ils donnent à notre vie son véritable sens, celui d’un devoir ponctuellement accompli. Semblable aux ailes de l’oiseau, notre fardeau nous portes alors que nous paraissions le porter. Nous creusons notre sillon sous le joug de Jésus-Christ : ce sillon n’est pas éphémère comme celui que trace dans les flots l’étrave du navire; creusé profondément dans le sol, il s’ouvre pour les semailles futures. notre vie est pour le ciel d’une étonnante productivité. mettons-nous donc courageusement au labeur.
Lors du grand jugement, Jésus nous appellera comme il le fait aujourd’hui : “Venez, dira-t-il, vous les bénis de mon Père !”. Qu’elle sera douce cette invitation à l’intimité éternelle dans le resplendissement de la gloire !
Mais, dès à présent, livrons-nous ici-bas sans réserve à notre doux Sauveur : Que le Seigneur est bon ! Que son joug est aimable! Heureux qui dès l’enfance en connaît la douceur !