D’après un article du Monde :
http://www.lemonde.fr/economie/article/2011/05/20/les-traders-francais-ont-percu-deux-milliards-d-euros-de-bonus-en-2010_1524757_3234.html
On apprend que :
– la rémunération globale EN BONUS des traders français reste stable en 2010 par rapport à 2009 : environ 2 milliards (vous avez bien lu, la moitié de l’ISF)
– Sur les 4 banques (BNP, SG, CA et Natixis), le bonus moyen varie entre 150, 187, 198 et 291kE
– Si on part sur 200kE en moyenne, cela donne le chiffre de 10 000 traders.
– La partie fixe des salaires des traders passe de 729ME en 2009 à 1 milliards en 2010.
– D’après notre calcul global, cela veut donc dire que le salaire global y compris bonus, des traders, est passé entre 2009 et 2010, de 273 à 300KE par trader, soit une hausse de 10%.
Ça donne envie de vomir quand on voit la réalité et qu’on la compare avec les discours de Sarkozy et de ses sbires sur un soi disant contrôle de la finance internationale.
Surtout que c’est l’arbre qui cache la forêt : ce ne sont pas les traders qu’il faut abattre, mais ces banques de spéculation. Car si on leur donne 3 milliards, c’est qu’ils ont généré environ 90% du profit (les 10 derniers venant de la banque de détail) des ces banques :
8 milliards (BNP) + 4 (SG) + 1.3 (CA) + 1.7 (Natixis) = 15 milliards.
On nous annonce par exemple que 45% du PNB (43 milliards) de la BNP vient de la banque de détail, contre 30% à “l’investissement” (lire la spéculation) et 25% la gestion privée et l’assurance.
Mais alors que les 20 milliards de la banque de détail rapportent quasiment rien (peut être 1 milliard), car les couts des salaires (8 milliards pour les employés d’agence) et les frais de fonctionnement (serveurs, DAB) mangent la majorité de l’argent. Par contre il est probable qu’environ 6 milliards de bénèfs viennent de la “banque d’investissement” qui ne brasse que 13 milliards par an, et qui paye plus d’1 milliard en bonus aux traders.. tout ça veut dire que la rentabilité annuelle de la “banque d’investissement” est, grâce aux traders, d’environ 75% par an. Vous avez bien lu. Le pouvoir multiplicateur des options, puts et autres ventes d’actions aux particuliers et aux institutionnels, sont comme un casino pour la banque. Elle finit toujours au global, par gagner. Sans compter ceux qui passent leur temps à spéculer sur des variations intra-day des cours, à la Kerviel.
Bref, si les traders de la BNP reçoivent 1 milliard en bonus, c’est parce qu’ils en font gagner probablement environ 6 fois plus. Et que l’activité a une rentabilité comprise entre 50 et 100% par an.