Sermons et espérance: attention

Aujourd’hui je reviens de la messe du dimanche soir à Saint Nicolas du Chardonnet. Ces quelques réflexions sont issues du sermon de cette messe.
En effet, le prêtre, un grand plutôt maigre assez âgé, cheveux grisonnants (je ne sais pas son nom) a prononcé un sermon assez apocalyptique. Prenant sa source sur l’évangile, qui raconte simplement l’épisode où Jésus dors dans la barque des pécheurs (les apôtres), une tempête se lève, et ils ont peur et réveillent Jésus qui la calme…. il a parlé des persécutions.
D’abord, qu’on me permette de remettre en cause le fait que cet évangile soit une image des persécutions que l’Église (et les chrétiens avec elle) subit depuis 2000 ans. Une tempête, c’est une tempête, et on peut interpréter l’évangile comme une parabole sur les risques du déchainement des passions chez les humains (semblables à des tempêtes). Ou bien sur la nécessité de faire appel aux sacrements, dont Jésus dormant serait l’image. Ou encore à ne pas avoir peur des difficultés et avoir l’espérance que Jésus nous aidera.
On peut aussi voir cela au niveau planétaire, comme une parabole des attaques contre les chrétiens/l’église, en effet. Mais ce n’est qu’une des interprétations.
Le sermon a été dans toute la même veine, celle que les gens”extérieurs” à la tradition dénoncent: défaitiste, rabougri, appelant au martyre mais bon, le martyre de la personne persuadée qu’elle va perdre.
Certes, il ne faut pas nier que “la Croix sera un symbole de division” (je ne sais plus la phrase exacte de l’évangile) et que contrairement à ce que disent les modernistes, notre but  n’est pas d’être en paix avec les ennemis de l’église, mais de répandre la vérité. Certes, ils ne faut pas oublier que la voie vers la paradis est difficile.
Mais de là à souhaiter qu’il y ait des persécutions, car selon lui, il y en toujours eu (Rome, les Ariens, les Musulmans, les Orthodoxes, les Protestants, la Révolution des 17-18e siècle…, Nazisme et Communisme..) c’est un peu gros.. En effet il y a souvent des actions contre l’Église, mais il ne faut pas oublier des temps de paix notamment sous Saint Louis ou bien encore Louis 14, où la religion catholique était bien ancrée dans la société, et relativement en paix.
Ou de là à dire que s’il n’y a pas eu de persécution depuis la deuxième guerre mondiale en France, c’est un signe que les catholiques ne sont plus assez fervents (d’où le non besoin de persécution), heuuuuuu bon….
En plus, tout le sermon n’est qu’un appel à la résignation, et la soumission, on avait l’impression que quoi qu’on fasse, le mal triompherait (humainement) en nous persécutant et qu’il n’y rien à y faire à part mourir martyr et attendre la fin du monde où le Christ viendra détruire le royaume de l’antéchrist.
Certes… nous savons qu’il y aura des temps de tribulation.. et alors? Est ce une raison pour les souhaiter?  Pour prôner de courber la tête?
Au contraire, j’aurai voulu un sermon conquérant, nous enjoignant, dans cette guerre mondiale contre le mal, à brandir l’étendard du Christ Roi, et partir à la conquête spirituelle (c’est la notre différence d’avec les musulmans !!!) du monde.
Un sermon qui donne de l’espoir, l’espoir de savoir que ce Jésus qui semble dormir en ce moment, est prêt à se réveiller si nous lui demandons, pour être à nos côtés…
Voilà, si je fais cette critique, c’est parce qu’il y en a marre de cette attitude dans la tradition, du genre “le monde c’est le royaume du mal alors nous on fait rien on se barricade en attendant qu’ils nous attaquent, tout va mal, blabla…”. Ces sermons défaitistes donnent des boutons aux gens de bonne volonté qui viennent dans nos chapelles. Ils se disent “mais qu’est ce que c’est que ces défaitistes”. Certes, de temps en temps, se remémorer le fait que la vie est un combat difficile, c’est important. Mais autant le faire de façon constructive, en donnant de l’espoir !!
Souhaiter les persécutions et se “victimiser” n’aidera pas à convertir nos contemporains, ce qui devrait pourtant aussi être notre but (après celui de nous sauver nous-mêmes)
voilà, ce site commence un peu par un coup de gueule, mais il me tient à cœur, car ce discours résigné est tellement répandu dans la tradition que cela devient énervant.
Courage, Haut les cœurs !! Battons nous pour répandre l’évangile pacifiquement !

 

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